Le processus d’acculturation remonte probablement au XVIème siècle. Au XVIIème siècle, la grande convoitise des Européens pour la fourrure apportée par les amérindiens provoqua une intensification des échanges entre les deux groupes, ce qui permit aux amérindiens d’être en contact avec de nombreux objets nouveaux qui leur étaient très pratiques et attrayants. Non seulement ont-ils fait leurs ces nouveaux objets importés, mais aussi apprirent-ils à connaître les Européens, ainsi que leurs façons de faire et leur manière d’être.
Cette traite des fourrures modifia de façon graduelle le calendrier d’activités des amérindiens de même que la structure de leur économie. Ces échanges avec les européens a fait en sorte d’intensifier les activités liées à la fourrure, de créer une dépendance de plus en plus grande face à ces nouveaux objets troqués contre les fourrures et à amener ces populations autochtones à délaisser les activités traditionnelles de chasse, de pêche et de cueillette. Avec l’établissement des comptoirs de traite, un magasin exploité par le poste de traite fournissait les provisions et les articles divers de nécessité qui devenaient ainsi facilement accessibles.
Les activités forestières vinrent encore accroître cette dépendance et cet abandon des activités traditionnelles. Sans demander de permission et sans entente aucune, les Blancs commencèrent à occuper les territoires ancestraux des Indiens pour abattre les forêts et exploiter cette ressource au détriment des Indiens, de façon effrénée. On assista alors à un véritable pillage. De plus en plus, les Atikamekw se voyaient forcés d’adopter le mode de vie imposé par les Blancs pour survivre, soit le salariat.
Avec l’arrivée du chemin de fer et la création de routes forestières, on vit apparaître une marée humaine qui devint de plus en plus envahissante. Avec l’arrivée massive de ces populations blanches, il devenait extrêmement difficile pour les Atikamekw de poursuivre le mode de vie traditionnel.
L’arrivée des missionnaires, qui s’était donné comme mission de sauver l’âme des Indiens, eut aussi un impact considérable sur le mode de pensée des amérindiens.
Le mode de vie des Atikamekw se transforma vraiment de façon radicale avec l’avènement des écoles et de l’enseignement réparti sur 10 mois annuellement, fortement influencés par les missionnaires. La langue française était privilégiée et les valeurs enseignées étaient celles du Blanc.