Revendications

Dites-leur que nous n’avons jamais cédé notre territoire,
que nous ne l’avons jamais vendu,
que nous ne l’avons jamais échangé,
de même que nous n’avons jamais statué
autrement en ce qui concerne notre territoire

Witamowikok aka wiskat eki otci pakitinamokw kitaskino,
nama wiskat ki otci atawanano,
nama wiskat ki otci meckotonenano,
nama kaie wiskat ki otci pitoc irakonenano Kitaskino.

(Gilles Ottawa, alors membre de l’équipe de négociations Atikamekw nouvellement formée, venait de l’informer que les négociations territoriales avaient redémarrées avec les deux gouvernements. Auparavant, César Newashish avait contribué dans une cause de « Droits Ancestraux» qu’un chasseur Atikamekw de Manawan devait présenter devant un tribunal provincial. Son gendre, Sylvio Petiquay, fut témoin de cette déclaration).

Les premières rencontres au sujet de la revendication territoriale remontent des années 1970. Les Atikamekw, qui s’étaient associés, en 1975, avec les Montagnais (Innus) du Lac Saint-Jean, de la Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord (ces derniers avaient leur territoire familial jusque dans la partie du Labrador), préparèrent leur revendication par une recherche sur l’occupation et l’utilisation de leur territoire respectif. Selon les résultats de l’enquête, qui dura de 1980 à 1984, le territoire ancestral Atikamekw couvrait la région limitrophe de la rivière Batiscan (Wapirew sipi) près de la ville de Québec, jusque dans la région du nord du réservoir Gouin (Opitciwonok sakihikan), passant à Mégiskan (Matciskanik), longeant la rivière Gatineau (Katinok), passant près du lac Mitcinamecus (Macamekosik), au lac Tapani (Otapinik), près de Mont-Laurier (Mos Powactikok), Saint-Jovite (Sesekatiko sipi), Mont-Tremblant (Manito otci), longeant la limite Est de la rivière Assomption (Otaraka sipi). La limite de la rive nord du fleuve Saint-Laurent (Kitci sipi) constitue l’ensemble du territoire ancestral Atikamekw. À l’intérieur de ce territoire, nous retrouvons les villages de Kokac (Coucoucache), de Wemotaci, de Opitciwan et de Manawan (ou Metapeckake avant 1906, qui est le plus au sud de ce territoire).

En 1982, c’est la formation du Comité de Coordination d’Atikamekw Sipi pour des dossiers exclusifs. Quatre ans après, c’est une équipe technique composé d’aînés et de jeunes qui forme le comité directeur de négociation territoriale (CDNT). En 1988, signature d’une entente-cadre dans le cadre de la revendication globale et de l’autonomie. En été de 1989, les Atikamekw ratifient leurs États Généraux, l’opération Nitaskinan a lieu en automne 1990.

Les premières rencontres avec les Premiers Ministres au sujet de la négociation territoriale date des années 1986 avec René Lévesque, en 1992 avec Robert Bourassa, en 1994 avec Jacques Parizeau.

L’association des Atikamekw et des Montagnais dura jusqu’en 1993. Par une résolution du Conseil de la Nation Atikamekw, le leadership des négociations fut assumé par une équipe Atikamekw. Les négociations avaient été interrompues pendant cette période de réajustement.

Depuis les évènements de 1994, il y a des dépôts d’offres et de contre-propositions de la part des parties en négociation au sujet du territoire et de l’autonomie. Examen des positions de l’un ou l’autre des tiers, la restructuration au sein des équipes de négociation, planification des secteurs de négociations, les différentes parties du territoire et des calendriers, signature de protocole politique, préparation de constat et de position globale des parties, un projet d’entente de mesures provisoires, accord de principes sur les activités traditionnelles, la réserve à castor, dépôt de texte commun des trois parties en négociation sur la question de l’autonomie et les Atikamekw déposent le document sur le développement économique, le financement et la fiscalité, des assemblées publiques et des consultations chez les Atikamekw. Dépôt de position des parties sur le développement économique et les redevances, positions sur la participation aux décisions entre les parties, les financements, territoire, foresterie. Une période intense de négociation dure depuis au moins 2 ans, des rencontres pour le bilan des dossiers ont eu lieu. Les autres sujets au dossier concernent les dispositions générales, les mesures immédiates au sujet de l’application du processus de consultation concernant le territoire.

Aujourd’hui encore, il n’y a rien de réglé.