Il y a eu plusieurs difficultés d’adaptation chez les Atikamekw. Avec l’avènement de la modernité, l’organisation social, économique, politique et culturelle a été transformée. Plusieurs aspects de la vie quotidienne, dont la santé, l’économie et l’enseignement, furent pris en charge par l’État. Un des secteurs les plus importants a été l’école publique, ce qui a amené les enfants à quitter leurs familles pour aller poursuivre leurs études dans des pensionnats et cela durant de longues périodes.
Ensuite les communication, tel que le téléphone, l’électricité et la télévision. Tout cela à vite changé leur mode de vie. Auparavant installée seulement dans quelques maisons, l’électricité était alimentée par une génératrice et les autres n’avaient aucune installation. De plus, la population comptait sur des fosses septiques pour l’évacuation des eaux. On retrouvait aussi à des endroits spécifiques des pompes à eau, un travail souvent donné aux enfants.
Les Atikamekw s’imposaient des règles quant à l’utilisation des territoires de chasse. Ils devaient chasser sur leur territoire familial respectif alors que la pêche et la cueillette des petits fruits pouvaient se faire sur les territoires des autres familles. Les Atikamekw respectaient grandement la faune. Leurs traditions prévoyaient la préservation de la ressource en vue de subsistance à long terme de la population. Par exemple, il était de pratique courante de laisser des territoires en jachère pendant plusieurs mois afin d’éviter la disparition d’espèces animales.
Au début du 20e siècle, de 1908 à 1941, la construction des barrages par la Shawinigan Water and Power Co. transforma l’hydrographie dont dépendaient les ressources fauniques exploitées par les Atikamekw de Manawan. Entre 1906 et 1912, la compagnie fit construire dans le bassin de la rivière Manawan les premiers barrages en Haute-Mauricie afin de régulariser les eaux, facilitant ainsi le flottage du bois et fournissant aux usines de Grand-Mère, de Shawinigan et de La Tuque le pouvoir hydroélectrique nécessaire.
Le barrage A représentait un bassin de 112 km2 alors que le bassin B constituait un réservoir de 32 km2. Le barrage C augmentait, quant à lui, la superficie du lac Chateauvert.
Le rehaussement des eaux retenues par ces barrages réduisit la superficie des territoires de chasse et provoqua la mort de plusieurs animaux qui vivaient dans ces milieux, dont le castor et le rat musqué.
La coupe de bois, les barrages, le chemin de fer, les chantiers de coupe et le flottage du bois sont autant d’éléments qui ont modifié le couvert forestier :
- la faune a déserté le territoire
- les eaux ont été polluées
- les territoires de chasse ont été perturbés
- les chasseurs et pêcheurs sportifs ont fait leur apparition en grand nombre
Parallèlement, la croissance du travail salarié chez les Atikamekw a contribué à transformer les modes de vie.
Depuis 1950, la durée des séjours en forêt des Atikamekw a chuté considérablement. Il est rare maintenant qu’un chasseur demeure sur son territoire de l’automne au printemps. Les expéditions peuvent avoir lieu à n’importe quel moment de l’année, selon la disponibilité des ressources fauniques ou du travail salarié.